À
l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la
désertification, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a
rappelé que la dégradation des terres menace les modes de subsistance,
la paix et la stabilité, et provoque de la concurrence entre éleveurs et
agriculteurs de subsistance pour les terres les plus productives, ce
qui entraîne des conflits entre communautés pour des ressources en eau
de plus en plus rares. "La volatilité des marchés mondiaux de denrées
alimentaires, les déplacements de population et les migrations de masse
sont autant de symptômes de l'insécurité dans ce domaine", a expliqué M. Ban dans son message pour la journée.
Si
la dégradation des terres se fait particulièrement ressentir dans les
régions les plus arides, environ 80 % de ses manifestations sont en fait
observées ailleurs dans le monde. Plus de 1,5 milliard de personnes
dépendent de terres en voie de dégradation pour leur survie. "Il
s'agit pour l'essentiel de petits exploitants agricoles, dont la
productivité est directement affectée par les changements climatiques.
Dans de nombreuses régions, les ressources en eau douce s'amenuisent,
les zones de culture vivrière se déplacent et les récoltes sont de moins
en moins bonnes", a souligné le secrétaire général.
À l'échelle
mondiale, les phénomènes météorologiques extrêmes ou imprévisibles
devraient avoir des répercussions encore plus graves sur la production
alimentaire. "Alors que s'accroît la population mondiale, il est
impératif que nous nous efforcions de favoriser la résilience de toutes
les ressources foncières productives et des communautés qui en
dépendent", a insisté M. Ban. "Il faut gérer durablement les
terres, empêcher qu'elles ne se dégradent encore plus et réparer le mal
qui a été fait. Plus de 2 milliards d'hectares de terres pourraient être
remises en état et réhabilitées. Nous devons montrer la voie pour que
ces zones puissent être sauvées", a-t-il ajouté. Selon lui, "la
remise en état des terres dégradées peut avoir de multiples vertus.
C'est le moyen d'éviter les pires effets des changements climatiques, de
produire davantage de denrées alimentaires et d'assouplir la
concurrence autour des ressources. C'est aussi le moyen de préserver des
services écosystémiques essentiels, comme la rétention de l'eau, qui
nous protège des inondations ou des sécheresses." Une approche
globale et à large échelle de la remise en état des terres peut être
l'occasion de créer de nouveaux emplois, débouchés et moyens de
subsistance, pour que les populations aient d'autres choix que celui
d'essayer simplement de survivre.
Cette année, le thème retenu pour
la Journée mondiale de la désertification est "Les terres appartiennent
aux générations futures, faisons en sorte qu'elles résistent aux
changements climatiques".
UN News Service – 17-06-2014